Au pied de la Croix, Jean est le premier apôtre à avoir vu le Coeur blessé et toujours ouvert de notre Sauveur. Après la Résurrection, Thomas a été l'homme du doute. Il a fallu à Thomas de toucher les plaies du Christ pour y croire et c'est seulement alors qu'il s'est écrié : "Mon Seigneur et mon Dieu".
L’homme doit s’en remettre totalement à Dieu, sans condition, sans réserve, dans une disposition de foi et d’espérance. Nous contemplons le Coeur du Seigneur, et la question, décisive pour l’éternité, envahit le fond de notre être : m’aimes-tu ? « C’est à chacun de nous que Jésus pose, comme à Pierre, la question fondamentale « M’aimes-tu ? », puisque le Seigneur nous a choisi, tous et chacun, pour être dans le monde les témoins de son amour et de sa miséricorde » (saint Jean Paul II).
Offrons à Dieu cette joie de laisser couler son amour en nous… par notre confiance : « Seigneur, je sais que tu m’aimes ! » La confiance culmine dans une vie d’abandon. Tous les saints vivent et grandissent dans l’abandon. « Ma seule boussole, disait Ste Thérèse de l’Enfant-Jésus, c’est l’abandon ». L’abandon s’enracine dans la certitude de ce que nous sommes aimés, qu’il ne nous abandonne pas ! Assurés de cet amour, nous vivons tous les événements, heureux et malheureux, dans une confiance fondamentale.
Le Père pose sur chacun de nous un triple regard :
Le premier regard est fondamental. C’est un regard de tendresse et d’émerveillement. « Accueille le regard de Dieu posé sur toi quel que soit ton regard personnel sur toi-même ! »
Le deuxième regard est celui que le Père pose sur l’enfant prodigue qui s’éloigne… c’est un regard voilé de tristesse. Mais il n’y a pas moins d’amour dans ce regard… Sans doute pose-t-il le même regard sur son fils aîné qui refuse d’entrer dans la fête… une fête qui, pour le père, ne pourra être complète !
Le troisième regard est un regard d’encouragement, de pardon et d’espérance… celui que le Père pose sur son enfant qui revient…
L’expérience de l’Amour de Dieu entraînera dans son sillage la foule des témoins de l’Amour.
Hommes et femmes de tous les siècles, témoins de l’Orient et de l’Occident, religieux et laïcs pour qui le Cœur de Jésus est le symbole d’une tendresse inépuisable, la source d’une compassion sans limites. Immense cohorte qui s’est approchée de la Croix non pour gémir mais pour y contempler Dieu sous le signe de l’offrande, bras étendus pour le pardon et cœur ouvert pour donner passage aux fleuves de vie.
En différents langages, à différentes époques, le peuple de Dieu médite la parole de Dieu et, à l’instar de Jean, le disciple bien Aimé, s’approchent du Cœur de Jésus pour y trouver :
• la source de toutes grâces "De sa plénitude, nous avons tous reçu" (Jn. 1/16).
• la fontaine de miséricorde "Pardonne-leur Père, ils ne savent ce qu’ils font" (Luc 23/34).
• le jaillissement de l’Esprit-Saint "De son cœur jailliront des fleuves d’eau vive" (Jn. 7/37).