J’ai besoin d’un cœur brûlant de tendresse
restant mon appui sans aucun retour
rimant tout en moi, même ma faiblesse…
Ne me quittant pas, la nuit et le jour.
Je n’ai pu trouver nulle créature
qui m’aimât toujours, sans jamais mourir.
Il me faut un Dieu prenant ma nature
devenant mon frère et pouvant souffrir !
Tu m’as entendue, seul Ami que j’aime.
Pour ravir mon cœur, te faisant mortel
tu versas ton sang, mystère suprême !
Et tu vis encore pour moi sur l’Autel.
Si je ne puis voir l’éclat de ta Face,
entendre ta voix remplie de douceur
je puis, ô mon Dieu, vivre de ta grâce,
je puis reposer sur ton Sacré Cœur !
O Cœur de Jésus, trésor de tendresse,
c’est toi mon bonheur, mon unique espoir.
Toi qui sus charmer ma tendre jeunesse,
reste auprès de moi jusqu’au dernier soir.
Seigneur, à toi seul j’ai donné ma vie
et tous mes désirs te sont bien connus.
C’est en ta bonté toujours infinie
que je veux me perdre, ô Cœur de Jésus !
Afin de pouvoir contempler ta gloire,
il faut, je le sais, passer par le feu.
Et moi je choisis pour mon purgatoire
ton Amour brûlant ô Cœur de mon Dieu !
Mon âme exilée quittant cette vie
voudrait faire un acte de pur amour.
Et puis s’envolant au Ciel sa Patrie,
Entrer dans ton Cœur sans aucun détour.
Thérèse de Lisieux