En 1998, le Pape Jean-Paul II a lancé aux catholiques du monde entier un vibrant appel à la sainteté en rapport avec notre façon de vivre le Jour du Seigneur. Malheureusement cette exhortation à redécouvrir le sens profond du dimanche n’a pas connu la diffusion qu’elle méritait. Aujourd’hui, la question du Dimanche est au cœur de nos vies et de notre société.
AIMER LE JOUR DU SEIGNEUR COMME ON AIME DIEU LUI-MÊME
L’Évangile, et la foi chrétienne qui en découle, est un appel à la sainteté. « Dieu nous a créés pour être saints et sans péché devant sa face, grâce à son amour. » (Ep 1, 4) ou encore « Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait. » (Mt 5, 48 ). Mais la sainteté n’est jamais atteinte, elle est toujours à refaire et à parfaire. À l’instar de notre vie biologique qui est assujettie aux cycles et aux rythmes des lois de la nature, cet appel à la sainteté a besoin d’être relancé périodiquement . C’est pourquoi Dieu, qui sait et qui désire ce qu’il y a de meilleur pour les créatures sorties de ses mains, a dit : « Tu sanctifieras le Jour du Seigneur. »
En 1998, le Pape Jean-Paul II a lancé aux catholiques du monde entier un vibrant appel à la sainteté en rapport avec notre façon de vivre le Jour du Seigneur. Malheureusement cette exhortation à redécouvrir le sens profond du dimanche n’a pas connu la diffusion qu’elle méritait.
« Tu sanctifieras le Jour du Seigneur ». Combien de baptisés ont purement et simplement effacé de leur mémoire cette Parole de Vie. Et combien d’autres l’ont réduit à une maigre participation à une messe de routine. Pourtant, comme dit Jean-Paul II, la sanctification du Jour du Seigneur est une expression indispensable du rapport avec Dieu. C’est un élément déterminant de l’identité chrétienne et il a une valeur irremplaçable.
Le Jour du Seigneur est saint parce que Dieu l’a rendu saint : c’est le jour où il a contemplé l’œuvre de sa création, le jour où il nous a recréé par la résurrection du Christ, le jour où il nous invite à franchir déjà le seuil de son éternité. Aussi il nous faut entrer en dimanche comme on entre dans un véritable sanctuaire : le sanctuaire du Temps de Dieu. C’est le jour où le temporel cède la place à l’éternel. Si ce jour n’est pas respecté et sanctifié, il est impossible de faire nôtre la demande du Christ : « Cherchez d’abord le Royaume des cieux et sa justice. » (Mt 6, 33)
Notre Dieu n’est pas solitude mais communion : il est Père, Fils et Esprit Saint. Créés à son image, nous aussi sommes faits pour la communion. Notre identité fondamentale n’est pas fonctionnelle mais relationnelle. C’est pourquoi notre tâche primordiale ne consiste pas à faire des choses mais à être en relation et en harmonie avec Dieu, avec les autres et avec la nature. L’existence même du Jour du Seigneur repose sur cette relation à Dieu et aux autres. Le dimanche nous est donné pour nous permettre de vivre, périodiquement, une expérience d’intense communion.
Seigneur, parfois inconsciemment, nous avons contribué à détruire le sanctuaire du Temps de Dieu : le dimanche. Nous l’avons utilisé à nos propres fins comme un jour ordinaire. Donne-nous la force de le reconstruire dans notre vie personnelle, dans notre famille, dans notre communauté chrétienne.
LE JOUR DU SEIGNEUR POSSÈDE UN CŒUR
Le Jour du Seigneur possède un cœur et un corps : son cœur est le rassemblement eucharistique, son corps est composé de repos, de prière, d’intimité familiale et de charité. Un corps sans cœur est sans vie et un cœur sans corps ne sert à rien.
Oui le Jour du Seigneur est le jour qui fait exister l’Église et c’est d’abord par le rassemblement eucharistique où les fidèles peuvent communier au Corps du Christ lui-même, notre Sauveur et notre Dieu. Il est donc important qu’ils se réunissent pour exprimer pleinement l’identité même de l’Église, l’ekklesia, l’assemblée convoquée par le Seigneur ressuscité … Comme le dit merveilleusement Alain Faucher, faisons du dimanche « une journée consacrée au bonheur collectif d’être le peuple de Dieu. »
Puissent les hommes et les femmes du troisième millénaire rencontrer le Christ ressuscité lui-même en voyant l’Église qui, chaque dimanche, célèbre dans la joie le mystère où elle puise tout sa vie…
Mais nous ne pouvons pas réduire la sanctification du dimanche à la participation à une courte messe, souvent entendue dans la routine. Au lieu de sanctifier ce jour ce serait plutôt s’en débarrasser en 40 minutes. Ce serait comme fabriquer un cœur pour le mettre dans un pot de verre. On aurait un cœur sans corps : ni pieds, ni mains, ni visage.
NB : les passages en bleu sont tirés de la Lettre apostolique Dies Domini de Jean-Paul II.