O Seigneur, Dieu de tendresse,
Toi dont j’ose de moins en moins parler,
Toi que je pressens de plus en plus
au-delà de tout ce que j’ai entendu dire de toi ;
Toi que nul pensée et aucun mot ne peut contenir,
Toi qui est l’aube, le crépuscule et le terme de ma vie,
écoute ma prière :
D’une vieillesse paisible et sereine,
fais-moi la grâce, Seigneur.
D’une vieillesse dont les rides, les yeux,
et les mains disent ton infinie bonté,
fais-moi la grâce, Seigneur.
D’une vieillesse toujours attentive au bonheur des autres
et à l’étonnante aventure de cette terre,
fais-moi la grâce, Seigneur.
D’une vieillesse qui sait encore écouter, émerveillée,
le chant des enfants, le chant des oiseaux et celui des étoiles,
fais-moi la grâce, Seigneur.
D’une vieillesse qui sait entendre tes pas dans la brise du soir
et y puiser la vraie sagesse du cœur,
fais-moi la grâce, Seigneur.
D’une vieillesse repliée sur elle-même et sur d’inutiles regrets,
préserve-moi, Seigneur.
D’une vieillesse hantée par les fautes du passé
que ta miséricorde a déjà pardonnées,
préserve-moi, Seigneur.
D’une vieillesse nostalgique
qui ne sait plus goûter les joies
et la nouveauté de chaque instant présent,
préserve-moi, Seigneur.
Et si le doute m’assaille, éclaire-moi, Seigneur.
Si l’approche de la mort m’angoisse, apaise-moi, Seigneur.
Si la maladie éprouve mon corps, fortifie-moi, Seigneur.
Si la solitude attriste mon cœur, visite-moi, Seigneur.
Que la mort me surprenne soudain
ou s’approche lentement de moi dans une longue agonie,
ne me lâche pas la main, Seigneur.
Accepte l’offrande des années qui me restent encore à vivre.
Transforme-les en dernier chant d’amour et en humble prière.
Et que jusqu’à mon dernier souffle,
la lumineuse espérance de la Résurrection
illumine ce pauvre cœur
que tu as créé pour ton éternité, Seigneur.
Michel Hubaut, franciscain